Génération Digitale

Maman, tu n’as pas à être désolée

Chère maman,
Tu n’as pas à être désolée.

L’autre jour, je t’ai entendu pleurer dans la salle de bain. C’est ce jour-là que tu as craqué. Mon frère avait renversé un bidon de lait bio, et moi, j’étais tombé par terre. Toute la journée, nous avions tous deux hurlés et pleurés, et nous ne t’avions jamais laissé tranquille, même si tu ne désirais que cinq minutes.

Tu t’étais enfermée dans la salle de bain, et tu avais pleuré. Lorsque tu es sortis, tu nous as pris dans tes bras et nous as dit que tu étais désolée.

Maman, tu n’as pas à être désolée.

Puis vint ce jour où tu étais au téléphone. Très souvent. Tu disais qu’il y avait certaines choses que tu voulais lire et certaines photos que tu voulais voir. Le soir, lorsque tu m’as bordé, tu m’as dit que tu étais désolée d’avoir passé tant de temps au téléphone.

Maman, tu n’as pas à être désolée.

Je me souviens du jour où je te suivais partout dans la maison en pleurant parce que je voulais que tu me portes, mais tu avais tellement de ménage à faire parce que Mamie allait venir. Lorsque tu as fini le ménage, tu m’as pris avec toi et m’as cajolé sur le canapé pendant une minute avant que je ne saute de tes genoux pour aller jouer. Une minute était tout ce qu’il me fallait, mais j’ai vu le regard sur ton visage. C’est le même regard que tu as quand tu dis à papa, « Un jour, bientôt, ils ne voudront plus être cajolés du tout. »

Maman, tu n’as pas à être désolée.

Rappel-toi le jour où tu as crié très fort sur moi ? Si fort que ça m’a fait peur et que j’ai commencé à pleurer ? Et je ne comprenais pas parce que j’avais peur et que quand j’ai peur, je veux être avec toi, mais tu étais la personne qui m’avait fait peur, donc je ne savais pas quoi faire ? Ton visage s’est tout de suite attendri, et tu es venue me chercher en me promettant de ne jamais recommencer à nouveau.

Maman, tu n’as pas à être désolée.

Tu n’as pas à être désolée d’avoir des mauvais jours. J’ai des mauvais jours, aussi, et tu me dis toujours que c’est normal d’avoir de mauvais jours.

Tu n’as pas à être désolée de ne pas avoir fait le dîner. J’aime quand tu nous dis que le dîner soit un pique-nique ou une assiette de fromage avec du pain, ou même des céréales avec du lait.

Tu n’as pas à être désolée de ne pas m’avoir fait prendre un bain hier soir parce que tu étais trop fatiguée, ou que tu ne voulais pas me lire une troisième histoire, ou que tu t’énervais parce que je continuais à ramper hors du lit.

Maman, je te comprends. Je n’ai peut-être pas toujours dis merci, ou dis que je t’aime, ou fait ce que tu voulais que je fasse, mais je te comprends. Les jours où tu te sens désolée, s’il te plaît rappelle-toi de la façon dont mon visage s’illumine quand tu passes le pas de la porte, ou comment tes baisers sont magiques à chaque fois que j’ai un bobo.

Tu n’as pas à être désolée. Quand personne ne comprend ce que je veux dire, tu le comprends. Quand personne ne peut me consoler, tu le peux. Quand personne d’autre ne peut me supporter dans mes mauvais jours, tu le peux.

Tu ne peux pas être parfaite, mais tu es la maman parfaite pour moi.

Je t’aime,
Ton bébé

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