Génération Digitale

Juste avant de se tuer, un garçon de 10 ans écrit ces quelques mots. Ses parents veulent que son histoire soit entendue.

Daniel Joseph Fitzpatrick était sur le point de fêter ses 14 ans lorsqu’il a mis fin à ses jours. C’est Kristen, sa soeur âgée de 17 ans, qui l’a retrouvé pendu avec sa propre ceinture le 11 août dernier. Ses parents, Maureen et Daniel Sr. , étaient submergés de chagrin, mais ils n’ont pas voulu que cela les empêche de partager cette histoire tragique. Daniel souffrait de harcèlement et de maltraitance que beaucoup d’enfants et adolescents subissent à l’école et ce dernier a choisi de s’en libérer de la pire façon qui soit.g1

L’adolescent a laissé une longue lettre d’adieu que ses parents ont décidé de rendre publique. Dans cette note, il décrit la façon dont ses camarades de classe de 5ème et anciens amis du collège Catholique se sont retournés contre lui et les attaques dont il était victime chaque jour:

« … Anthony s’en est pris à moi. Il m’a harcelé avec John, Marco, Jose et Jack, ça n’arrêtait pas. Lorsque je me suis battu avec Anthony, ils ont fini par arrêter de me maltraiter, sauf John qui était énervé… J’ai fini par me battre avec John et ai eu une fracture du petit doigt. » Daniel, aussi appelé Danny, a écrit que ces élèves se moquaient de lui par rapport à son poids, ses notes et à son caractère plus « docile ». « J’ai abandonné. Les professeurs n’ont absolument RIEN fait. »g2

Extrait de la lettre :

« J’écris cette lettre pour raconter mon expérience au collège Catholique Holy Angels Catholic Academy.

Au début, tout se passait bien, j’avais plein d’amis, de bonnes notes et une belle vie. Mais un jour, j’ai déménagé et quand je suis revenu tout était différent. Mes anciens amis avaient changé, ils ne me parlaient pas et ne m’aimaient plus. Au moment de rentrer en cinquième, Anthony et moi avons redoublé. Mais lui, s’en est pris à moi à cause de ça. Il a commencé à me harceler avec John, Marco, Jose et Jack, ça n’arrêtait pas. Lorsque je me suis battu avec Anthony, ils ont fini par arrêter de me maltraiter, sauf John qui était énervé. Tout ça s’est fini avec des radios pour mon petit doigt à cause de John. J’ai fini par me battre avec John et ai eu le petit doigt cassé. Il a eu pas mal de soucis tandis que moi… »

« Tout le monde peut désormais connaître l’histoire de mon fils et savoir tout ce qu’il a dû endurer » raconte le père de Daniel avec une voix pleine d’émotions et de tristesse dans une vidéo de 18 minutes publiée sur Facebook. « Aucun enfant ne devrait vivre ce que mon fils a subi. » Dans l’enregistrement poignant, le mécanicien raconte également que lui et sa femme n’ont pas eu l’impression que le collège ait pris au sérieux cette histoire lorsque les faits ont été racontés au directeur de l’établissement. « Les seules choses qu’ils ont été capables de nous dire sont les mêmes choses qu’à lui : ‘Tout va finir par rentrer dans l’ordre. Le faites-vous suivre ? Il te faut faire plus d’efforts Danny. Ces choses-là finissent par passer.' »

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Les mots de Daniel Sr. sont puissants dans cette vidéo. Il s’adresse directement aux parents des responsables de la mort de son fils : « Vous avez la chance de pouvoir prendre vos enfants dans vos bras chaque jour et chaque nuit et ce, jusqu’à la fin de vos jours et des leurs. Moi, je n’ai plus cette chance. Vos petits monstres me l’ont arraché ainsi qu’à ma femme et notre fille. Danny était gentil, doux  et il n’avait pas une once de méchanceté en lui… J’aimerais tellement l’entendre me dire ‘Bonjour papa’ à nouveau, j’en profiterais pour lui dire chaque jour que je l’aime comme je le faisais avant. »g4

Malgré leur immense chagrin, la famille Fitzgerald espère de tout coeur que leur décision de rendre publique l’histoire de leur fils attirera l’attention sur le problème du harcèlement à l’école et des conséquences mortelles qu’il peut engendrer. Rien ne peut ramener l’adolescent à la vie, mais si les personnes écoutent les victimes de harcèlement et les soutiennent, peut-être que d’autres enfants auront la chance d’avoir la vie sauve.

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