Actualité Web

Les bandeaux cookies vont-ils enfin disparaître ?

📅 24 septembre 2025 •
Cookie sur un drapeau européen

Depuis plusieurs années, les internautes subissent à chaque navigation les fameux bandeaux de consentement aux cookies. Fatigue numérique, perte de temps, clics machinalement répétés… La question revient avec insistance : vont-ils un jour disparaître ?

Un dispositif devenu envahissant

Depuis l’entrée en vigueur du RGPD en 2018, tout site européen doit recueillir le consentement de ses visiteurs avant de déposer des cookies non essentiels, notamment ceux liés à la publicité et au suivi. Concrètement, cela a conduit à la prolifération de bandeaux plus ou moins visibles, parfois si envahissants qu’ils gênent l’expérience de navigation. Beaucoup d’utilisateurs cliquent sans réfléchir sur « Accepter », illustrant le phénomène de fatigue du consentement. Pour certains, ce rituel est devenu aussi agaçant que les spams eux-mêmes.

Des projets de réforme en Europe

Face à ces critiques, la Commission européenne réfléchit à des alternatives. Parmi les pistes envisagées figure l’idée d’un consentement centralisé directement dans le navigateur. Chaque internaute pourrait définir une fois pour toutes ses préférences (refus global, acceptation limitée, personnalisation), et ces choix s’appliqueraient automatiquement sur les sites visités. Une manière d’alléger la charge tout en respectant la protection des données. Mais pour l’heure, ce n’est encore qu’une discussion et aucune réforme contraignante n’a été adoptée.

Lire également : Cette extension Chrome permet de refuser les cookies automatiquement

Les limites actuelles

Les autorités de protection des données, comme la CNIL en France, insistent : les cookies de mesure d’audience et de personnalisation publicitaire ne peuvent être déposés sans accord explicite. Résultat, les bandeaux restent indispensables tant que la législation n’évolue pas. Certains sites tentent de contourner la règle en utilisant des dark patterns : boutons « Refuser » cachés, mise en avant de l’acceptation, textes confus. Ces pratiques trompeuses sont de plus en plus sanctionnées, obligeant les éditeurs à clarifier leurs interfaces.

Des internautes partagés

Pour les usagers, la lassitude est bien réelle. Camille, 28 ans, confie : « Je ne lis plus jamais ce qui est écrit. Je clique sur le premier bouton visible pour passer à autre chose. » À l’inverse, certains apprécient de pouvoir contrôler la collecte de leurs données, comme Mathieu, développeur web : « Oui, c’est agaçant, mais au moins je sais que je peux refuser. Avant, tout se faisait dans mon dos. »

Vers une transformation plutôt qu’une disparition

Il semble peu probable que les bandeaux cookies disparaissent totalement à court terme. La législation impose un consentement clair, et aucun gouvernement européen ne souhaite revenir en arrière sur la protection des données. En revanche, leur forme devrait évoluer. On se dirige vers des interfaces plus sobres, transparentes et respectueuses, avec des options de refus mises en valeur et moins de manipulations graphiques. Parallèlement, l’idée d’un réglage unique via le navigateur continue de faire son chemin, ce qui permettrait aux internautes de ne plus répéter le même clic à chaque site.

Un enjeu pour les éditeurs de sites

Pour les médias, e-commerçants et créateurs de contenus, le bandeau cookie reste un dilemme. Trop intrusif, il fait fuir l’utilisateur ; trop discret, il expose à des sanctions. De plus, un refus massif de cookies publicitaires réduit les revenus liés à la publicité ciblée. « Depuis que j’ai mis en conformité mon site, j’ai perdu une partie de mes revenus pubs », explique Sarah, propriétaire d’un blog monétisé. « Mais je préfère ça plutôt qu’une amende. » Les éditeurs sont donc nombreux à espérer une solution plus claire et standardisée.

FAQ – Les questions fréquentes

Pourquoi les bandeaux cookies existent-ils ?
Ils sont imposés par le RGPD et la directive e-privacy pour s’assurer que les internautes donnent un accord explicite avant toute collecte de données non essentielle.

Peut-on les désactiver ?
Non, pas sur les sites eux-mêmes. En revanche, certains navigateurs comme Safari ou Brave bloquent par défaut les cookies tiers, réduisant le besoin de consentement.

Quand vont-ils disparaître ?
Pas avant une éventuelle réforme européenne. À court terme, ils vont surtout se transformer en devenant plus simples et moins intrusifs.

Est-ce que tous les cookies nécessitent un bandeau ?
Non. Les cookies strictement nécessaires au fonctionnement d’un site (comme ceux qui gardent un panier d’achat) ne nécessitent pas de consentement préalable.